Ossyane Ossyane Ossyane

Ossyane

texte Les échelles du levant, Amin Maalouf
adaptation, mise en scène Grégoire Cuvier
avec Christine Braconnier, Jean-Marc Charrier, Christophe Chêne, Olivier Cherki, Audrey Louis, Yvon Martin, Stéphane Temkine
scénographie Grégoire Faucheux
lumière Nicolas Roger
vidéo Philippe André
costumes Camille Pénager
production Théâtre de chair, Malakoff
création 5 novembre 2010, Ferme du Mousseau, Élancourt
photographies Christophe Henry

Les échelles du levant est un roman ; Ossyane -du nom du personnage principal- sera une pièce de théâtre. On aurait pu en faire un film mais ce n'est pas le cas (on y songe, cependant, quant à l'adaptation scénique).
Laissons-nous alors influencer par l'économie plastique du théâtre pauvre grotowskien : contentons-nous d'un paravent et de quelques chaises comme unique dispositif scénique. Mais alors usons et abusons de ce paravent et qu'il devienne tout en un rien (de jeu, de mouvement, d'imagination). Voyons en ce paravent la page blanche où s'inscrit l'histoire d'Ossyane : il peut alors devenir -outre un espace de projection de l'imaginaire du spectateur- une surface de projection pour des images d’archives, devenant ainsi décors, indications spatio-temporelles, éléments dramaturgiques ou évènements scéniques (nous nous laissons alors influencer par le théâtre politique brechtien).
Ajoutons pêle-mêle sur le plateau accessoires et costumes des différents styles et époques évoqués dans les didascalies : transparaissent, apparaissent et disparaissent alors d’autres indices spatio-temporels ; au cinéma on crierait à l'anachronisme ; nous assumons dans notre théâtre cet anachronisme comme code de lecture de la fresque historique.
Bref : parce que nous avons confiance en l'imaginaire du spectateur, nous lui laissons grande place ; et pour lui raconter notre histoire, nous lui indiquons -discrètement- un itinéraire.