Avril 08, conte moderne
texte, mise en scène Fabrice Dauby
avec Lucas Anglarès, Jonathan Cohen, Nicolas Gonzales, Nathalie Philip, Bernard Vergne
son Nicolas Maisse
scénographie Grégoire Faucheux
lumière Pascal Sautelet
costumes Anaïs Pinson
production Projet mots d'autres, Nice
création 7 mai 2010, Théâtre de la tempête, Paris
photographies Pierre Grosbois
Du concret : un appartement, puis un autre, puis une chambre d’hôtel ; une constante : un lit ; une cave, aussi.
Une jeune femme, ses hommes, ses fantasmes (amant, mari, frère, loup).
De l’onirique (cauchemars compris) : une forêt, un champ de bataille ; la cave, toujours.
Navigation à vue entre perceptions, souvenirs et rêves dans ces mondes, temps et espaces aux frontières poreuses, fragmentées et démultipliées par les points de vue de chacun.
Des miroirs.
Une vaste vitre ou, selon la lumière, immense glace ; devant, des panneaux coulissants, derrière des portes et fenêtres. Ce sont la baie vitrée et les volets du grand appartement ; ou les cloisons du petit appartement ou de la chambre d’hôtel laissant entrevoir les miroirs des salles de bain (les miroirs des loges du théâtre).
Des reflets.
Des reflets : des images virtuelles issues du réel.
Des reflets cadrés : l’imagerie des fantasmes surgit du concret de la représentation (elle-même fiction : nous aimons la mise en abyme).
A ces images fabriquées sur scène s’ajoutent des images captées ailleurs (forêt, champ, lac), projetées ici, et laissant surgir, à n’importe quel moment dans n’importe quel lieu, les fantasmes de la jeune femme. (L’homme au loup qui les habite a toute la liberté de transparaître et disparaître dans cet espace hybride.)
Un lit comme unique mobilier, tel un radeau dans cette immensité fantasmagorique.
Dans cette mise en abyme du trouble, dans cet entre-deux, dans cette atmosphère singulière, se situe ce Conte moderne. Avril 08, spectre de Fuir (ces impasses), est né ici, dans La tempête : le fantôme du théâtre rode dans la volumétrie du décor ; celui de la forêt suinte des murs.